Monsieur Junker, vous vous définissez comme faisant partie
de la classe moyenne, vous êtes jeune et j’imagine que pour être aujourd’hui
cadre dans une entreprise privée vous n’avez pas beaucoup ramé jusqu’à présent,
vous êtes ce que l’on appelle vulgairement un jeune cadre dynamique et c’est
très bien ainsi. Mais, lorsque vous évoquez « les privilèges du
passé », vous êtes à côté de vos
pompes et on peut vous pardonner vos égarements, on pardonne beaucoup à la
jeunesse, mais , lorsque cette jeunesse et en l’occurrence vous monsieur
l’ingénieur, vous ignorez ou vous faites semblant d’ignorer que des gens se
sont battus, certains y ont laissé leur vie pour obtenir « les privilèges » dont vous
bénéficiez maintenant encore. Moi , je
n’ai pas fait de grandes études, ma vie professionnelle n’est pas comparable à
la vôtre, j’ai près de septante ans, j’ai donc connu la grève de l’hiver 60-61
, j’étais très jeune , c’est à cette période que j’ai quitté l’école, mon père
était dans la rue avec ses camarades pour revendiquer les privilèges en
question.
Depuis la fin des
« belles glorieuses » le chômage n’a cessé d’augmenter et ce
n’est certainement pas les syndicats qu’il faut mettre en cause, mais bien les
différents gouvernements qui se sont succédé au fil des ans, sans apporter des solutions
aux problèmes récurrents du manque de
travail.
Le « système » capitaliste(il faut bien lui donner
un nom) pourri tout, il ne préconise que
la « productivité » en méprisant le monde du travail, celles et ceux
qui « produisent » justement cette richesse, cette richesse qui ne
profite qu’aux plus riches et vous avez le toupet de laisser croire que ceux
qui manifestent leur « ras-le-bol »
ne sont que des égoïstes qui pensent à filer vers la retraite, vous avez
le toupet de laisser croire que ces citoyens comme vous et moi, ne pensent pas
à leurs progénitures, faut-il avoir des œillères pour ne pas se rendre compte
que nos « têtes de gondole » nous conduisent droit dans le mur.
Heureusement qu’il y a encore des mouvements syndicaux pour combattre ce
gouvernement de droite doublé de nationalistes qui rêvent de la disparition de
l’Etat Belgique..
L’austérité imposée par une bande d’imbéciles qui ne pense
qu’à satisfaire les patrons et les banquiers ne peuvent que nous conduire au pire.
Enfin, moi aussi, j’ai toujours eu le plus grand respect
pour la concertation sociale, mais cette concertation n’a jamais été respectée
par un gouvernement à la solde du patronat.
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