vendredi 4 novembre 2016

LE SULTAN OTTOMAN FACE AU PKK INQUIETE L'EUROPE

Et pourtant Le sud-est de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix pour mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Le dictateur dispose des occidentaux un peu comme il veut, il a su jouer les bonnes cartes avec le marché de dupe passé avec l’UE lors du marchandage honteux des migrants stoppés à la frontière syrienne. L’Europe est inquiète, ne pouvait-elle pas savoir que le nouveau sultan n’allait pas se contenter d’avoir étouffé le putsch de juillet dernier, dans la foulée, il s’attaque de plus belle à son ennemi juré le PKK , les Kurdes tout simplement. Les deux coprésidents et plusieurs députés du HDP, principal parti prokurde de Turquie, ont été placés en garde à vue dans la nuit de jeudi à vendredi, une mesure qui risque d'aggraver les tensions dans le sud-est à majorité kurde du pays . Après l'entrée du HDP au Parlement, en juin 2015, une première qui a contribué à priver le parti AKP au pouvoir de la majorité absolue, M. Erdogan a fait de M. Demirtas sa bête noire, multipliant les attaques personnelles et les accusations de liens avec le PKK.

l’AKP a mis en place un système électoraliste calqué sur ce que font ailleurs les Frères musulmans : action sociale dans les couches les plus défavorisées accompagnée par un embrigadement politico-religieux rendu presque obligatoire par un encadrement des "masses populaires" des banlieues des grandes villes par une hiérarchie pyramidale qui débute au plus près sur le terrain (chef d’immeuble, d’îlot, de quartier, etc.). Il convient de reconnaître qu’il est très populaire auprès des classes laborieuses dont il a considérablement amélioré les conditions de vie en misant sur un développement économique important qui a été présent au début de son mandat. En ce qui concerne les zones rurales, elles sont traditionnellement favorables aux mouvements islamistes -donc l’AKP- du fait de la forte présence de la religiosité. Erdoğan a aussi fait de la lutte contre la corruption un de ses chevaux de bataille, ce qui a également profité à ses succès électoraux tant la classe politique précédente était sujette aux compromissions, particulièrement avec le crime organisé. Cela ne l’a pas empêché d’être rattrapé par quelques affaires dans lesquelles, lui ou ses proches, ont été impliqués. Toutefois, celles-ci ont été étouffées de manière autoritaire, les policiers et les juges un peu trop curieux ayant été démis de leurs fonctions. Suite au putsch avec lequel ils n’ont à l’évidence rien à voir, l’arrestation massive de magistrats et la mise à l’écart de 3000 policiers entre également dans cette politique d’intimidation du système sécuritaire qu’il pense devoir répondre exclusivement à ses ordres.

IL y a déjà longtemps que l’Europe aurait dû s’inquiéter du nouveau sultan ottoman .







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Je suis toujours intéressé de savoir ce que les citoyens pensent de leurs dirigeants, qu'ils s'agissent des ministres ou de la Monarchie et bien entendu de la magistrature, bref , l'ensemble de la classe dirigeante de ce pays..