Et pourtant Le sud-est de la Turquie est ensanglanté
par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité depuis la
rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du
processus de paix pour mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000
morts depuis 1984.
Le dictateur
dispose des occidentaux un peu comme il veut, il a su jouer les bonnes cartes
avec le marché de dupe passé avec l’UE lors du marchandage honteux des migrants
stoppés à la frontière syrienne. L’Europe est inquiète, ne pouvait-elle pas
savoir que le nouveau sultan n’allait pas se contenter d’avoir étouffé le
putsch de juillet dernier, dans la foulée, il s’attaque de plus belle à son
ennemi juré le PKK , les Kurdes tout simplement. Les deux coprésidents et
plusieurs députés du HDP, principal parti prokurde de Turquie, ont été placés
en garde à vue dans la nuit de jeudi à vendredi, une mesure qui risque
d'aggraver les tensions dans le sud-est à majorité kurde du pays . Après
l'entrée du HDP au Parlement, en juin 2015, une première qui a contribué à
priver le parti AKP au pouvoir de la majorité absolue, M. Erdogan a fait de M.
Demirtas sa bête noire, multipliant les attaques personnelles et les
accusations de liens avec le PKK.
l’AKP a mis en place un système électoraliste calqué sur ce que font
ailleurs les Frères musulmans : action sociale dans les couches les plus
défavorisées accompagnée par un embrigadement politico-religieux rendu presque
obligatoire par un encadrement des "masses populaires" des banlieues
des grandes villes par une hiérarchie pyramidale qui débute au plus près sur le
terrain (chef d’immeuble, d’îlot, de quartier, etc.). Il convient de
reconnaître qu’il est très populaire auprès des classes laborieuses dont il a
considérablement amélioré les conditions de vie en misant sur un développement
économique important qui a été présent au début de son mandat. En ce qui
concerne les zones rurales, elles sont traditionnellement favorables aux
mouvements islamistes -donc l’AKP- du fait de la forte présence de la
religiosité. Erdoğan a aussi fait de la lutte contre la corruption un de ses
chevaux de bataille, ce qui a également profité à ses succès électoraux tant la
classe politique précédente était sujette aux compromissions, particulièrement
avec le crime organisé. Cela ne l’a pas empêché d’être rattrapé par quelques
affaires dans lesquelles, lui ou ses proches, ont été impliqués. Toutefois,
celles-ci ont été étouffées de manière autoritaire, les policiers et les juges
un peu trop curieux ayant été démis de leurs fonctions. Suite au putsch avec
lequel ils n’ont à l’évidence rien à voir, l’arrestation massive de magistrats
et la mise à l’écart de 3000 policiers entre également dans cette politique
d’intimidation du système sécuritaire qu’il pense devoir répondre exclusivement
à ses ordres.
IL y a déjà longtemps que l’Europe aurait dû s’inquiéter du nouveau
sultan ottoman .
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