Il est clair que le spectacle affligeant d’un huissier obligé
d’aller frapper à la porte du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration
était parfaitement évitable. Bizarrement, ce fait est entièrement contesté par
Francken lui-même et par la majorité des journalistes censés l’interroger de
façon critique. Francken veut-il limiter la possibilité de demander un visa
humanitaire, et cette crise (provoquée) doit-elle en être le prétexte ?
Et c’est précisément parce que le Service des
Étrangers a refusé de fournir une motivation concluante que le Conseil du
Contentieux des Étrangers a décidé dans un arrêt – le troisième déjà – que le
Service des Étrangers devait malgré tout délivrer un visa à la famille
syrienne. Francken a refusé d’obtempérer, avec les conséquences que l’on sait.
Mais pourquoi donc le Service des Étrangers
refuse-t-il de coopérer ? Quels intérêts sont en jeu ? Est-ce dû à un
dysfonctionnement de ce service ? Ou le véritable enjeu est-il
politique ? Francken veut-il limiter la possibilité de demander un visa
humanitaire, et cette crise (provoquée) doit-elle en être le prétexte ?
Ou la raison est-elle plus triviale encore ?
Francken se sert-il de cette crise (provoquée) pour se mettre sous les feux des
projecteurs ? Quoi qu’il en soit, il est manifeste que via les médias
sociaux, Francken s’est attribué le rôle de victime et a monté autour de ce
dossier une campagne quasi personnelle.
Il a même appelé
ses suiveurs sur Facebook à partager une bannière #ikbenTheo, par analogie avec
les nombreuses campagnes #Jesuis… Le secrétaire d’État a ensuite écrit sur sa
page Facebook : « Astreinte ou non, on continue à travailler… ».
Francken semble boire du petit-lait à présent qu’il est engagé dans une
guéguerre avec le pouvoir judiciaire.
Lorsqu’il est question de visas humanitaires et de lutte contre le
trafic des êtres humains, Francken manque de cohérence
Obtenir un visa humanitaire n’est pas la même chose
qu’obtenir l’asile. Un visa humanitaire donne à celui qui l’obtient le droit
temporaire de résider sur le territoire belge ; la personne concernée peut
ensuite introduire une demande d’asile. Le visa humanitaire est l’une des rares
façons pour les réfugiés d’arriver dans notre pays en toute sécurité et dans la
légalité ; il leur permet d’éviter de s’embarquer au péril de leur vie dans les
chaloupes des passeurs.
En 2015, 843 visas ont été délivrés pour des
raisons humanitaires. 843 personnes ont donc pu entrer légalement en Belgique
et ensuite y demander l’asile. Ce sont donc 843 personnes qui ne sont pas tombées
entre les mains des passeurs, et 843 occasions de revenus manquées pour ces
derniers. (Sources Daardaar).
L’intéressé pourrait-il nous expliquer, ou
simplement, devons-nous comprendre qu’il est obstinément contre l’entrée d’étrangers
sur le territoire, surtout, si, ces étrangers sont des demandeurs d’asile en provenance
de pays en geurre et qu’il préfère que ces derniers prennent des risques
inconsidérés pour enfin arriver en Europe, voire , en Belgique !.
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