Pour mieux comprendre cette histoire, il n’est peut-être pas
inutile de rappeler ce qui suit ci-dessous.
La Poste (en néerlandais De Post, en allemand Die Post) porte ce nom
depuis 1992. Auparavant, sa raison sociale était « La Régie des
Postes ». En 2009, La Poste a annoncé sa future entrée à la Bourse de
Bruxelles. En juin 2010, la société a annoncé son changement de nom et de
logo en vue de la libéralisation des services postaux à partir de
janvier 2011 en Belgique. Ainsi, la Poste belge est devenue
« Bpost ».
Donc, l’histoire se passe en Belgique et au sein d’une
entreprise publique, un facteur des postes, donc, on peut dire un fonctionnaire
.L’homme travaille dans ce service public depuis l’âge de ses 20 ans, il a
maintenant 50 balais. Depuis son entrée en fonction, il a rempli sa mission de
façon plus que bien , sur sa tournée, il est apprécié de tous, serviable,
aimable, étant toujours prêt à rendre
service comme l’était d’ailleurs la plupart des « facteurs » d’antan.
Les temps changent et les services aussi, malheureusement.
Notre facteur qui n’a rien d’un héros, pose quand même un
acte particulier, il y a environ une douzaine d’années(2000), alors qu’il se trouve dans les locaux du
bureau de poste de M…, le bureau est
victime d’un hold-up, les auteurs du forfait pénètrent par l’arrière de l’agence
directement en présence des facteurs en train de trier le courrier qui sera
distribué dans la matinée, notre facteur fera preuve de courage et « planquera »
son portefeuille qu’il pourra donc remettre au percepteur, un acte de courage
qui n’épargnera pas son auteur, car aujourd’hui, cet homme a été licencié pour
faute grave ! Non, bien sûr, il n’a pas été licencié sur base de ce geste
posé il y a presque 12 ans, non, il a commis une faute « grave » en
2011. Les sociétés commerciales expédient
à leurs clients des bons « ristournes »,
ces bons sont donc échangeables à l’achat
d’un produit et sur présentation d’une pièce d’identité, en l’occurrence une
carte de crédit émise par le dit magasin. Les bons en question sont distribués
par nos facteurs, mais très fréquemment les bons rentrent au bureau de poste,
le destinataire n’étant plus recensé à l’adresse indiquée par l’émetteur.
Résultat, les bons sont mis « au rebus » en prévision de les
restituer à l’expéditeur et notre facteur (comme une centaine de collègues à
travers l’ensemble du pays) a substitué quelques bons en vue de récupérer
quelques euros qui n’étaient perdu pour personne. Voilà sa faute « grave ».
Il a commis une erreur et un blâme était justifié avec à la clef une perte
salariale, bêtement, une punition…
L’affaire remonte en avril 2011, l’homme a été convoqué par
ses supérieurs pour une explication, il n’a pas nié les faits qui lui étaient
reprochés, il a reconnu son erreur et de son plein gré, il a remboursé le
montant du « délit » soit 125 euros. Le 2 décembre de l’année 2011 ,
il a été mis à pied avec une perte de salaire conséquente, en attendant que l’on
statue sur son sort, l’attente fut longue, on imagine le stress permanent du
bonhomme et cette année, le 6 août très exactement, le couperet est tombé, il
fut licencié sans préavis et sans possibilité d’obtenir (en tout cas dans l’immédiat)
une allocation de chômage, voilà donc un père de deux enfants sans ressources,
si j’ajoute qu’il ne possède aucune qualification particulière et ne l’oublions
pas qu’il est âgé de 50 ans et que nous traversons une crise qui n’en finit
plus, toutes les conditions sont réunies pour en faire un SDF et mettre sa
famille dans la misère la plus complète.
Cette histoire est malheureusement, une histoire vraie, à l’heure
qu’il est, il n’a pas encore perçu le moindre euro, pas d’allocation de
chômage, pas d’aide du CPAS. Rien…
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