Trois jours après qu’une manifestation de masse de 45 000 personnes a montré clairement et de toutes les manières possibles que les gens en ont assez de ces petits jeux politiques, de cette manie de vouloir dresser les communautés l’une contre l’autre, c’est une fois de plus le plat qu’on nous sert.
De Wever a dit que les manifestants ne l’impressionnaient pas. C’était lui le vainqueur des élections et c’est ce qui compte, a-t-il ajouté. Mais les électeurs l’ont élu dans l’espoir qu’il résoudrait les litiges communautaires et non pas pour qu’il plonge le pays dans le chaos, et ce, uniquement pour dire que « cela ne fonctionne plus ».
La revendication en faveur d’une réforme complète témoigne d’un mépris total pour les préoccupations quotidiennes des Belges.
Le 5 janvier, De Wever rejetait la note Vande Lanotte et balançait une proposition de scission de l’assurance chômage et de l’ONEM. Cela n’était négociable pour personne, pas même pour les partis flamands qui ne s’affichent pas ouvertement en faveur de la scission du pays.
La N-VA continue également à relancer les nationalistes de la direction du CD&V. Désormais, le président Beke veut lui aussi scinder davantage les soins de santé sur base communautaire et créer ainsi des sous-nationalités flamande et francophone à Bruxelles. Ce qui équivaut, sur ce plan, à vouloir créer une sorte d’apartheid.
La communauté qui dépense plus que prévu, quand bien même ce serait nécessaire, devrait elle-même combler son déficit. Vu que les pauvres sont davantage malades, il est clair dès maintenant que les soins de santé en Wallonie en seront la victime. Il y aura, à Bruxelles aussi, des soins de santé pour les néerlandophones et des soins de santé pour les francophones. Les mutualités seraient scindées par communauté et les habitants de Bruxelles devraient choisir entre une mutualité francophone ou une mutualité néerlandophone. Ainsi, les gens seront incités à se déclarer flamands dans l’espoir de toucher davantage en cas de maladie.
Le CD&V continue à suivre la N-VA comme son ombre et s’oppose ainsi radicalement à son aile ouvrière pourtant importante. La semaine dernière, lors de l’événement « Pas en notre nom » organisé par des artistes et des syndicalistes, les représentants des syndicats expliquaient que pas un seul travailleur n’attendait des allocations familiales différentes en Flandre ou en Wallonie. Et encore moins une variante bruxelloise. Que trois ONEM n’amélioreront pas la situation des quelques centaines de milliers de chômeurs. « Moins de droits pour les travailleurs, et des droits limités, tels sont les mots clés des nouveaux discutailleurs flamands. Nous n’en voulons pas. Ce programme ne sera pas proclamé en notre nom », a déclaré Ferre Wijckmans au nom de la CSC.
Qui paralyse ce pays ?
Ce ne sont pas les différences entre le sud et le nord qui paralysent le pays. C’est la N-VA. Et tout cela, uniquement pour prouver qu’il ne fonctionne pas.
Dans tout le pays, de plus en plus de personnes estiment qu’il est temps de monter un large mouvement contre les scissionnistes, les semeurs de zizanie et pour la solidarité, pour la coopération malgré les différences, pour le maintien d’une sécurité sociale unique que le mouvement ouvrier, au nord, au centre et au sud, a su arracher après la lutte contre les nazis et leurs alliés dans tout le pays.
Avec la manifestation et l’action « Pas en notre nom », la population a pris le débat en main.
Contre le mépris pour les problèmes quotidiens des gens, c’est à la rue qu’il revient de dire plus clairement et plus massivement encore : « Se diviser ? Pas en notre nom ! ». Ensemble pour une Belgique solidaire, multiculturelle. Ensemble pour l’emploi, pour la sécurité sociale, pour l’avenir de la jeunesse et le bien-être de tous les Belges.
« Pas en notre nom » a déjà annoncé qu’il contribuerait à faire s’épanouir le mouvement. Les syndicats organisent un meeting le 2 février à Bruxelles et une manifestation le 7 février à Courtrai. C’est dans la rue, avec la rue qu’on pourra sortir le pays de la paralysie.
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