La porte d’entrée fermée, il se dirigeait vers la cage d’escalier qui conduisait à l’étage, là ou se trouvait son bureau. Henri Xavier avait un peu vieilli, pas tellement dans sa tête, mais les jours et les mois qui s’étaient écoulés (depuis la fin de sa plus belle histoire comme il avait l’habitude de le dire) avaient passés et marqués inexorablement de leurs empreintes l’usure du temps.
Il lui avait fallu tout ce temps et bien plus de courage encore pour gommer définitivement les cicatrices d’un temps révolu mais qui pourtant était paradoxalement, fait d’insouciance, de fantaisie et d’un retour à la vie..
Marie venait de partir pour se rendre à son travail et il se retrouvait seul dans la maison, presque seul, car Toby, son fidèle compagnon l’avait naturellement suivi la où il se trouvait désormais et puis il y avait l’ennemi juré des chiens, Minie un chat de gouttière qui n’usurpait pas son nom, un chat qui était en réalité une chatte très gentille, mais très indépendante comme le sont la plupart des petits félins de « compagnie ».
Comme le chat, Henri Xavier avait fini par retomber sur ses pattes et son optimisme avait repris le dessus et comme il pensait qu’une nouvelle histoire effacerait tôt ou tard la précédente, il vivait désormais au côté d’une femme formidable, une femme qui l’aimait vraiment et avec qui il passerait sans doute le reste de sa vie.
Marie c’était Mimi pour les amis et même pour l’ensemble de sa famille. Mimi avait connu beaucoup de coups durs dans sa vie et alors ensemble , lorsqu’ils évoquaient leurs passés respectifs, ils étaient forcément du même avis sur pas mal de sujets ayant émaillés une existence maintenant bien dépassée.
Lorsque Henri Xavier s’était retrouvé une fois de plus retrouvé comme un ermite au fond d’un bois, il avait prit le premier « élan » par les cornes et il avait foncé dans le gouffre d’un tourbillon nommé « Rendez-vous » et là encore, il avait trouvé le réconfort nécessaire à son bon équilibre, le moral avait repris le dessus, le seuil dangereux était ainsi passé..
Il n’y eu pas d’été indien cette année là et Henri Xavier vit arriver l’automne sans état d’âme particulier, juste un peu de mélancolie et de désenchantement.
L’homme n’était pourtant pas au bout de ses peines, depuis des mois, il souffrait de douleurs dans le bras et le mal ne faisait qu’empirer et le diagnostic du toubib tomba comme un couperet, il allait devoir faire connaissance avec le scalpel du chirurgien et plus tôt que prévu.
Un dimanche matin, comme les autres, mais anéanti par la douleur qui l’avait tenaillé pendant toute une nuit, il dut se résoudre à accélérer la procédure.
A son réveil, sa fille Bérénice était à son chevet, le pire était passé, il avait du attendre une longue semaine sur un lit d’hôpital « la délivrance », on lui avait administré des sédatifs puissants, la pompe à morphine avait bien fonctionné en attendant de pouvoir le « charcuter », en somme, il avait vécu l’enfer avant le purgatoire car la suite ne fut guère plus agréable, les douleurs dans le bras avaient heureusement totalement disparu mais il se retrouvait prisonnier par une minerve vingt quatre heures sur vingt quatre et sept jours sur sept et ça pendant un très long mois dans ce que l’on pouvait appeler son « ermitage » c'est-à-dire dans la solitude complète..
La rencontre avec Marie, les premiers contacts par le site Internet de « Rendez-vous », les premiers appels téléphoniques et le premier vrai rendez-vous…et puis une nouvelle histoire pouvait commencer.
Une pincée de romantisme déposée avec douceur et tendresse dans le nid touffu décrit à juste raison comme l’endroit le plus intime de la femme et le miracle se produit, elle ne peux résister aux caresses de son partenaire et très rapidement, elle devient amoureuse, elle a besoin d’amour, de tendresse, elle se donne en gardant une certaine pudeur, mais sans retenue, elle plane déjà , elle est fragilisée par l’instant qu’elle vit intensément, elle se perd dans cet océan de volupté, elle succombe avec délice aux élans de son amant et à cet instant le second miracle prend toute sa consistance…je vous laisse deviner.
Par un beau jour de décembre, il fait froid mais sec, elle rencontre pour la première fois GHX, c’est comme cela qu’il signe ses messages sur le site de rencontres, Henri Xavier semble pressé et cela intrigue un peu Marie, tant pis elle se jette à l’eau et accepte le tête à tête d’abord dans une taverne, mais côte à côte devant un café bien chaud et ensuite toujours côte à côte en longeant la rivière le long du chemin de halage. L’Ourthe fait la sourde oreille, elle coule vers Liège et ils parlent de tout et de rien, il parle beucoup, elle parle peu, elle écoute déjà presque religieusement…
Noël est passé, Marie ne veux pas brusquer les choses, mais une seconde rencontre l’amène dans la pénombre d’une salle obscure de cinéma, tout à coup elle éprouve le besoin de serrer la main de son compagnon, elle venait de prendre une initiative, il avait compris qu’elle avait un grand besoin de se sentir en sécurité et la chaleur des mains de Henri Xavier lui apportait de la douceur et déjà des sensations que seul une femme peut connaître..
Ils ne savaient pas en partant, ce qu’ils feraient de cet après-midi et à cette période de l’année les journées sont très courtes. A la sortie de la salle , il faisait aussi noir qu’à l’intérieur, Henri Xavier prit la main de Marie et il proposa un petit resto, elle suggéra un « chinois », bonne idée et enfin ils se retrouvèrent face à face pour la première fois et pour la seconde fois, elle serra la main gauche de GHX dans ses petites menottes, de temps à autre sa main droite lâchait la main de GHX pour siroter savoureusement son apéritif. Le repas était léger mais copieux, ils étaient sustentés. Henri Xavier proposa de lui faire découvrir l’endroit ou il vivait depuis peu, elle accepta sans la moindre hésitation, savait-elle ce qu’elle faisait ?, sûrement, mais savait-elle qu’elle succomberait…pas si sûr, mais voilà, il y a toujours l’imprévu.
Etais-ce le miracle de la Nativité, ou étais-ce tout simplement le destin qui les avaient mis sur la même route ?.. Personne ne sait et cela n’a pas d’importance..
Ne dit-elle pas souvent qu’ils forment un beau couple et Henri Xavier garde une certaine réserve qui agace un peu sa maîtresse, elle est pour le moins contrariée, ne serait-elle pas sûre de lui ? GHX ne veut plus revivre ce qu’il a vécu, aussi prendre le temps nécessaire est indispensable. Ne pas heurter la susceptibilité des uns et des autres est aussi indispensable pour vivre en bonne intelligence.
Il voudrait quitter de suite cette maison qui fut pour lui une prison et pouvoir vivre avec celle qu’il appelle maintenant souvent « mon cœur » mais les choses ne sont pas aussi simples, il faut laisser le temps au temps, même si ; il pense qu’ à son âge, il n’a plus le temps de laisser le temps au temps !!!!.
Alors, ils ont franchi le pas, l’obstacle ensemble ils vivent heureux dans un petit nid d’amour dont on ne vous donnera pas l’adresse, pour vivre heureux vivons cachés !!!
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